Nutanix CE 2.1 : créer son homelab en 2024

Tout le monde n’ayant pas la chance d’avoir des clusters sur lesquels faire ses tests en entreprise, créer son homelab pour pouvoir tester et manipuler ou encore héberger des services peut être une alternative sérieuse. Mais ce n’est jamais une chose aisée et cela peut souvent s’avérer coûteux…
Quelle utilisation ?
Avoir son propre homelab sous Nutanix CE c’est une chose, en avoir l’utilité en est une autre. La première question que vous devez vous poser c’est : un homelab sous pour quoi faire ?
Le but de votre cluster est de réaliser des tests avec des machines virtuelles éphémères pour monter en compétence et découvrir de nouvelles technologies ? Ou bien d’héberger des services pour vous, votre famille et d’autres personnes ? Aurez vous besoin de le sauvegarder ? Ou bien d’avoir de la redondance ? Avez vous beaucoup ou on contraire peu de place pour l’héberger ?
C’est sont autant de questions à se poser en amont. Il est évident qu’en fonction des réponses à toutes ces questions, l’architecture et le dimensionnement de votre homelab ne seront pas les mêmes. Autre élément à prendre en compte : la consommation électrique qui peut représenter un coût de fonctionnement important.
Pour ma part, le principal intérêt d’avoir mon homelab sous Nutanix est de pouvoir tester de nouvelles choses et de monter en compétence sur une technologie que j’affectionne tout particulièrement.
Dimensionner son homelab
En fonction des réponses que vous aurez apporté aux différentes questions concernant l’utilisation envisagé de votre homelab, vous devriez commencer à avoir une idée de ce qu’il vous faut comme architecture et comme dimensionnement.
Afin de donner un peu plus de matière à la partie dimensionnement, il est important de jeter un oeil aux prérequis nécessaires à l’installation d’un cluster 1 noeud sous Nutanix CE 2.1 :
- un processeur avec au minimum 4 coeurs et technologie de virtualisation embarquée
- 32Gb de RAM (64Gb recommandé)
- une carte réseau 1Gb
- 1 disque d’au moins 32Gb pour l’hyperviseur
- 2 disques pour la donnée
Si vous comptez monter un cluster avec plusieurs noeuds, sachez qu’il faudra que chaque noeud d’un même cluster soient similaires en terme de configuration.
Evidemment, plus vous souhaiterez héberger de machines virtuelles ou activer de fonctionnalités sur Nutanix, plus il vous faudra des ressources importantes, faisant ainsi grimper les coûts.
Monter son homelab
Option 1 : la récupération
Une option souvent oubliée pour monter son homelab est la récupération d’anciens matériels pour créer une nouvelle infrastructure sous Nutanix CE. En effet, il arrive régulièrement que des entreprises se débarrassent de leur ancien matériel en les jetant purement et simplement ou en les revendant à bas prix.
C’est bien souvent une occasion idéale pour récupérer un ancien serveur capable de faire tourner Nutanix CE 2.1, quitte à transformer plusieurs serveurs en un seul un peu musclé.
Pour ma part, c’est l’option que j’ai choisi pour mon cluster Nutanix CE 2.1 car j’ai eu la chance d’être dans cette situation lors d’une de mes précédentes expériences professionnelles.
Option 2 : les serveurs d’occasion
Si l’entreprise a décidé de revendre son ancien matériel à des brokers, vous pourrez retrouver ces serveurs sur des sites de ventes spécialisés dans le reconditionnement.
Il en existe plein sur Internet, avec des stocks et des prix assez disparates, je pense notamment à :
Ces sites vous permettent de monter des configurations assez énervées pour un homelab à des prix souvent raisonnables. Par exemple, un chassis SuperMicro peut se négocier pour moins de 600 euros :

Coté configuration, on retrouvera :
- un processeur Intel Xeon E5-2697A 16 coeurs @ 2.60GHz
- 128Gb de RAM
- 4 SDD de 512Gb
- des ports réseaux RJ45 embarqués
- une double alim

La seule contrainte sera d’ajouter un disque SATA d’environ 64Gb pour y installer l’hyperviseur (comptez 40 euros environ) si vous ne voulez pas utiliser inutilement un disque de 512Gb. Notez que vous pourrez même faire évoluer la configuration dans le futur en ajoutant des disques ou de la RAM.
Les 2 gros inconvénients de ce type de serveurs sont :
- le bruit (bonne chance pour négocier de l’avoir dans la maison)
- le format car c’est un peu contraignant à installer
Option 3 : les PC de type NUC
Une autre option est celle des PC de type NUC.
Avec leur format réduit et bien souvent le silence qui les caractérisent, les NUC sont des candidats idéaux pour monter un homelab à la maison. Si on trouve des NUC avec des processeurs capables de faire tourner des infrastructures correctes, c’est au niveau de la RAM et du stockage que le bas blesse.

En effet, la RAM se limite la plupart du temps à 32Gb sans possibilité d’extension ce qui peut vite se révéler insuffisant en fonction de l’utilisation à laquelle vous dédiez votre cluster. Coté stockage, la plupart du temps les NUC ne proposent qu’un port additionnel permettant de connecter un disque en plus de celui embarqué de base là où Nutanix en nécessite 3. Une solution de contournement peut être de déployer l’hyperviseur sur une clé USB rapide branchée en USB3.
L’autre inconvénient est le coût de ce type de machine qui est souvent au même niveau qu’un serveur d’occasion mais avec des configurations matérielles et une consommation électrique bien inférieures.

Option 4 : le PC assemblé
La dernière option viable à mes yeux est l’assemblage d’un PC plus traditionnel de A à Z. Cela vous permettra de sélectionner chaque composant de votre serveur et ainsi de pouvoir avoir un cluster vraiment personnalisé.
Du boitier Grand Tour au boitier mini ITX, vous aurez également le choix du format, ce qui peut s’avérer pratique si vous ne disposez que d’un espace réduit pour installer votre matériel (exemple : le placard de l’entrée où se trouve la box Internet).

Au niveau du coût, en fonction de la configuration retenue il ne devrait pas beaucoup excéder celui d’un serveur reconditionné ou d’un NUC avec une consommation électrique modérée.
Conclusion
J’espère que vous y verrez plus clair dans le parcours qui vous mènera jusqu’à la mise en route de votre homelab. Sachez qu’à part avoir des moyens financiers substantiels, il n’y a pas de solution miracle pour monter un lab et il s’agit bien souvent d’occasions qui s’offriront à vous. Prenez le temps de mûrir la réflexion et d’explorer toutes les pistes possibles avant de vous lancer.
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